Mon esprit était rassasié, repu de ce kaléidoscope, de cette suite de sensations de regrets, d’envie, de désir inassouvi qui l’assaillaient de manière sempiternelle. J’avais maintenant soif de ton regard flamboyant caché sous des masques opaques dressés devant moi par mon dilettantisme sans pareil et ma timidité maladive, de ce regard qui m’avait apprivoisé. Soif de ta nature exquise qui met tout mon être en extase.
Je te représentais ainsi. Avec des yeux rieurs qui faisaient rougir les étoiles, un visage d’ange qui marque a vie, avec une silhouette menue et élancée, avec un corps enchanteur et un timbre envoûtant et jubilatoire, une bouche qui me permettait de comprendre le « ciel liquide ou germe l’ouragan » de Baudelaire.
Je me laissais donc emporter par cette frénésie et j’étais décidé, prêt à me lancer dans ce périple qu’est ta conquête et que je savais tumultueux et semé d’embûches.
Nous étions légions à te convoiter. J’avais de ce fait droit à aucune escale dans ma tâche, aucune mansuétude malgré mon ancienneté. Je devais être sans tact et apte à garder le bon cap.
J’avais des rivaux, et pas des moindres, qui venaient des quatre coins du globe. L’enjeu était de taille alors pas de place au badinage.
Par conséquent, je m’enhardi à la tâche car je t’aimais tellement.
Je t’aimais d’un Amour pur, d’Amour dur, un Amour qui s’étendait outre ciel, d’un amour qui accaparait tout mon cœur et qui en était l’hôte exclusif, d’un amour enraciné tel un cocotier et qui ferait tout lâche un valeureux guerrier.
Il fallait s’attabler alors pour concocter mon travail.
Tous les mots, les accords, les ponctuations, les accents que je dois bien tresser ensemble pour former un mélange homogène et conséquent que je présenterai ensuite au concours de L’AFAL, seule passerelle pour atteindre mon objectif, c’est-à-dire toi
Car toi, tu en vaux la peine.
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